Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/602

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seignement , quand il appela au rendez-vous de l’étude les hommes savants des quatre coins de la chrétienté. On peut dire qu’en convoquant autour de lui tant d’Italiens, d’Irlandais, d’Anglo-Saxons, il accoutumait tout ce qu’il y avait de docte chez les peuples voisins prendre le chemin de la France ; qu’elle lui dut de voir tous les grands théologiens du treizième siècle venir d’Italie et d’Allemagne briguer ses chaires, et le bruit de ses disputes retourner aux extrémités de l’Europe avec les quarante mille étudiants qui en étaient venus. On peut dire enfin que Paris reçut de lui ce pouvoir dé la parole publique, dont nos pères comprenaient déjà toute la grandeur, lorsque, cherchant à se rendre compte des fonctions’que la Providence partageait aux peuples chrétiens, ils voulaient qu’elle eût donné « le sacerdoce aux Romains, comme aux aînés ; l’empire aux Germains, comme aux plus jeunes ; et l’école aux Français comme aux plus intelligents[1]

Conclusion.Les temps barbares contiennent en germe toute la littérature du moyen âge.

Nous nous arrêtons au moment où les destinées de l’esprit humain sont assurées. Des travaux moins ignorés que les nôtres ont fait voir que l’impulsion donnée par Charlemagne se prolongea sans interruption jusqu’à ces beaux siècles du moyen âge, dont on ne conteste plus ni le savoir ni le génie[2].

  1. Jordani Chronicon a creatione mundi ad Henricum VII.
  2. Ampère, Histoire littéraire , t. III. Baehr, Geschichte der romischen Literatur in Karolingischen zeitalter.