Page:Ozanam - Œuvres complètes, 2e éd, tome 01.djvu/255

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verbal des séances du sénat soit précisément celui qui inaugure ce code ; ces acclamations durent être entendues jusque dans le camp des barbares établi sur le territoire romain, car nous sommes en 458 : les Vandales sont maîtres de l’Afrique, les Bourguignons et les Visigoths maîtres de la Gaule et de l’Espagne ; enfin s’avancent les armées des Huns, Attila à leur tête ; c’est à ce moment même que, par un sublime rapprochement, on proclame une législation destinée à maîtriser l’avenir. Tous ces barbares en auront entendu parler, leurs princes voudront la connaître, et la grande pensée de la législation romaine ne les abandonnera plus. Dès l’an 500, l’édit de Théodoric pour les Ostrogoths proclame la loi romaine du code de Théodose ; quelques années après, Alaric II donnait à ses sujets le Breviarium Alaricanum extrait du même code ; enfin en 534 paraissaient, pour les sujets romains des Bourguignons, les Papiani Responsa, recueil emprunté en partie au droit de Théodose. Mais la destinée de ce droit ne se bornera pas là : il ne cessera d’être enseigné dans les Gaules et principalement au sixième et au septième siècle aux écoles de Clermont ; il sera porté en Angleterre et enseigné à l’école d’York ; il ira en Allemagne à la suite des conquêtes pacifiques de saint Boniface ; il servira de base à une partie des capitulaires des rois francs et pénétrera dans la législation des barbares pour la tempérer, l’éclairer, la régulariser.

Les princes barbares, il est vrai, ne s’inspireront pas