Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

XXXI
À M. HENRI PESSONNEAUX.
Lyon, 24 septembre 1835.

Mille remercîments, mon cher Henri, pour tes services que tu m’as rendus, pour ta bonne lettre et les nouvelles intéressantes qui y sont contenues. L’histoire de M. nous a grandement réjouis. Je me défie des vocations qui parlent si haut et si longtemps à l’avance ; ce qui enrage ne dure pas. Des vocations silencieuses et discrètes sont beaucoup plus sûres. Il paraît que nous sommes parvenus à cet endroit de la vie où le chemin se divise en deux, et où l’on fait un choix irrévocable ; voilà plusieurs de nos amis qui s’enfoncent dans la voie étroite du séminaire ; en voilà beaucoup qui descendent dans la large carrière du mariage. Je te payerai la monnaie de ta pièce en t’annonçant que C. à l’âge de vingt et un ans, s’apprête à allumer incessamment les torches de l’hymen avec quelques billets de cent mille francs. C’est une bénédiction ; la fin du monde annoncée par les esprits sombres de notre époque est ajournée jusqu’à nouvel ordre,