Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/192

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Nous ne sommes encore qu’à notre apprentissage dans l’art de la charité. Espérons qu’un jour nous deviendrons des ouvriers habiles et laborieux ; alors, sur les différents points où la Providence nous aura placés, nous rivaliserons à qui fera naître le plus de bonheur et le plus de vertu autour de soi ; alors, quand vous nous ferez part de vos succès, nous vous répondrons par les nôtres, et de tous les points de la France s’élèvera un harmonieux concert de foi et d’amour à la louange de Dieu.

La grande action que vous méditez en ce mo-. ment ne servira qu’à redoubler votre zèle et votre force. « Quand deux ou plusieurs s’assembleront en mon nom, dit le Sauveur, je serai au milieu d’eux. » C’est en ce nom divin que vous allez vous unir à une sage et pieuse épouse la promesse s’accomplira sur vous. En donnant votre amour à une personne qui vous sera si justement chère, vous ne le retirerez point aux pauvres et aux malheureux que vous avez aimés les premiers. L’amour tient en ceci de la nature divine, qu’il se donne sans s’appauvrir, qu’il se communique sans se diviser, qu’il se multiplie, qu’il est présent en plusieurs lieux à la fois, et que son intensité augmente à mesure qu’il gagne en étendue. Dans votre épouse vous aimerez d’abord Dieu, dont elle est l’admirable et précieux ouvrage, et ensuite l’humanité, cette race d’Adam dont elle est la pure et