Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/243

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naient d’intervalle en intervalle quelques signes de bon accord ; et ces signes peuvent être de deux sortes les paroles et les actions. Les paroles portées par le papier fidèle vont apprendre à celui qui oublie qu’il n’est point oublié ; elles dissipent les inquiétudes, mettent en commun les chagrins et les tristesses ; c’est vraiment un commerce épistolaire où l’on gagne toujours et ne perd jamais. Toutefois il est des liens plus forts encore que les paroles, ce sont les actions. Je ne sais si vous l’avez observé, rien ne familiarise deux hommes entre eux comme de manger ensemble, de voyager ensemble, de travailler ensemble or, si des actes purement matériels ont cette puissance, des actes moraux en auront bien davantage, et si deux ou plusieurs s’entendent pour faire ensemble le bien, leur union sera parfaite. Ainsi du moins l’assurait Celui qui dit dans l’Evangile « En vérité, quand vous serez assemblés enmon nom, je serai au milieu de vous. »

C’est pour cette raison qu’à Paris nous avions voulu fonder notre petite Société de Saint-Vincent de Paul, et c’est aussi pour cette raison peut-être que le ciel a bien voulu la bénir. Vous verrez dans la circulaire ci-jointe, que sous les auspices de notre humble et illustre patron sont déjà réunis. dans la capitale deux cent vingt jeunes gens, et que l’oeuvre a envoyé bien loin des colonies, à Rome, à Nantes, à Rennes, à Lyon. Ici, en particulier, nos