Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/273

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« Initium omnis peccati superbia. Primae autem ejus soboles, septem nimirum principalia vitia, ex hâc virulentâ radice proferuntur : scilicet, inanis gloria, invidia, ira, tristia, avaritia, ventris ingluvies, luxuria... De tristiâ, rancor, malitia, pusillanimitas, desesperatio, torpor circa praecepta, vagatio mentis circa illicita nascitur. »[1] Ne sont-ce pas bien là les effets, et la cause n’est-elle pas aussi heureusement indiquée ? Il y a, selon moi, deux sortes d’orgueil l’un plus grossier et auquel on échappe aisément c’est le contentement de soi même; l’autre, plus subtil, plus facile à se glisser inaperçu, plus raisonnable, se cache dans le déplaisir qu’on a de ses propres misères, déplaisir qui, s’il ne se tourne pas en contrition, se tourne en dépit ; nous sommes désolés de ne point pouvoir nous reposer en nous-mêmes, notre conscience est un témoin à charge que nous entendons mal gré nous, nous enrageons d’être si peu de chose, parce que nous avons hérité du premier sentiment coupable du premier père, et que nous voudrions être des dieux. Dans cet état, nous nous reprochons surtout les imperfections qui dépendent le moins de notre volonté ; nous aimons mieux nous désespérer

  1. « L'orgueil est le commencement de tout péché. De cette source empoisonnée sortent les sept vices capitaux, ces premiers nés de l'orgueil, à savoir : la vaine gloire, l'envie, la colère, la tristesse, l'avarice, la gourmandise, la luxure... De la tristesse naissent l'aigreur, la malice, la pusillanimité, le désespoir, la négligence dans l'acccomplissement des préceptes, les complaisances de l'imagination autour de choses illicites. »