Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/294

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tisme avait amoncelées ! La débâcle est proche. Alors on verra entraînées, broyées, ces superbes et paresseuses existences que s’étaient faites les faux pasteurs, ces autorités usurpées des rois on verra ces couronnes qui ont voulu devenir des tiares, ces crosses qui ont voulu devenir des épées, flotter en. débris sur l’abîme avec les innombrables richesses dont la Réforme s’était engraissée, avec ces millions~ de livres menteurs ou défigurés dont elle -leurrait les peuples. N’est-ce pas aussi un remarquable événement que cette lutte nécessaire, désespérée, entre le souverain pontificat et la monarchie absolue, au moment où des amis insensés ou d’habiles ennemis s’appliquaient à confondre leurs causes ? Dans. lequel des deux camps est la liberté ? Dans celui où se réunissent sous les drapeaux de Frédéric-Guillaume toutes les traditions de Joseph II, de Louis XIV, d’Henri VIII, avec le rationalisme de Kant, de Hegel, de Gœthe ? ou dans celui où derrière Grégoire XVI reparaissent les grandes figures de Pie VII, d’Innocent XI, d’Innocent IV, de Grégoire VII ; avec la foi de saint Ambroise, de saint Jean Chrysostome, de saint Thomas ? Pour nous, Français, esclaves des mots, une grande chose est faite la séparation, de deux grands mots qui semblaient inséparables, le trône et l’autel. Le vieux royalisme, que pense-t-il de ses prophéties, et que ne donnerait pas M. de la Mennais pour retirer les siennes ? Oh que Dieu