Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/378

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jetant l’ancre dorée d’un beau et riche mariage. Vous comprenez qu’il s’agit de Chaurand. Dieu l’a récompensé de beaucoup de vertus en réunissant pour lui tout ce qui fait ici-bas le bonheur. Ces noces, célébrées entre deux familles respectables et vraiment chrétiennes, ont été fort touchantes. Rien de la tumultueuse joie d’une fête mondaine, mais une douce émotion et comme un souvenir d’Isaac et de Tobie, comme une image de Cana. Moi-même, au milieu de mes tristesses, je me suis trouvé si fortement impressionné, qu’il m’est devenu possible de traduire en vers une idée qui depuis longtemps m’était venue au mariage de mes amis, et que tour à tour j’aurais voulu pouvoir exprimer pour Dufieux, pour Arthaud et pour vous. C’est un symbole commun à toutes les unions pieuses, c’est votre histoire comme la leur, et c’est pourquoi je ne puis résister au désir de vous envoyer la pièce ci incluse. Et puis, ces vers sont les derniers venus de ma défunte verve poétique, et j’ai pour eux quelque chose de cette faiblesse qui accompagne la paternité des vieillards, Si incorrecte que soit la forme, la pensée me plaît ; et ne voulant pas la profaner par une publicité que d’ailleurs elle ne supporterait point, je la réserve pour les communications de la plus restreinte intimité !

Par le même courrier, vous recevrez le discours d’ouverture de mon cours. Comme vous le verrez, c’est moins une œuvre d’art qu’une affaire. Du