Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/385

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D’ici là je voudrais par une conduite plus religieuse, par des habitudes plus austères, acquérir quelques droits aux lumières d’en haut, quelque empire sur les passions d’en bas, par cela même quelque certitude d’agir sous une inspiration légitime. Je convie mes amis à m’aider de leurs prières en ces graves et décisives circonstances. Tu me permettras de compter principalement sur toi. Tu m’as assez prouvé que nulle charge ne paraissait trop lourde à ton amitié.

En même temps je commence à préparer le concours d’agrégation dont les longues et difficiles matières me découragent souvent. Quoi qu’il en soit, je suis bien aise d’être contraint de résumer une bonne fois mes études littéraires et de faire rentrer dans un cadre complet des connaissances jusqu’ici glanées au hasard. C’est un peu pour moi la fable du laboureur et ses enfants, si les forces me manquent, et que je ne puisse me présenter au concours ou que j’y échoue complètement, du moins l’étude me restera le trésor ne se trouvera point, mais le champ sera remué. Il est fâcheux que le temps donné soit si court. Sans cela quel plaisir de revoir l’un après l’autre tous ces beaux et bons génies depuis Homère et Platon jusqu’à Dante et Tasse, Calderon et Shakespeare, Racine et Schiller ! Malheureusement il faut se hâter, et toutes ces grandes figures passent si rapidement devant moi, qu’elles y font l’effet d’une ronde de