Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/428

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donnés vingt-quatre heures d’avance. En grec, j’ai dû expliquer un choeur de l’ Hélène d’Euripide et un fragment de la Rhétorique d’Halicarnasse : peu de philologie comme vous pensez, et beaucoup de phrases, Hélène envisagée comme caractère poétique et ’comme mythe religieux ; histoire de l’art oratoire à Athènes et à Rome. En latin, un fragment de Lucain et un chapitre théologique de Pline : discussion sur le rôle de César et sur les révolutions des doctrines religieuses chez .les Romains. En français, Philémon et Baucis, de la Fontaine, et le dialogue de Sylla et d’Eucrate par Montesquieu; ici, quelques conjectures un peu hardies sur les causes de l’abdication de Sylla, et une comparaison plus téméraire encore de Montesquieu, comme publiciste, avec saint Thomas d’Aquin. Cette saillie assez vive de catholicisme, aussi bien que deux ou trois autres que je me suis permises dans l’occasion, n’ont déplu ni à l’auditoire ; ni au jury et quelques réminiscences de droit romain, venues à propos pour interpréter deux ou trois passages difficilement intelligibles sans elles, ont été non moins favorablement accueillies. A la suite de cette épreuve, est venue l’interrogation sur les quatre littératures étrangères. Là, j’ai bronché pour Dante dont je me croyais sûr; l’espagnol, dont j’avais pris dix leçons, a réussi à merveille; on s’est tiré de Shakespeare; et comme on avait eu le bonheur de tomber sur un des plus