Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/457

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Le voyage de Sicile nous a coûté plus de fatigues et de temps que nous n’avions calculé et ce pendant nous ne saurions regretter ni le temps, ni les fatigues, ni les dépenses ces choses nous ont été bien payées en émotions, en études, en souvenirs. Nous avons vu de près cette nature africaine si différente de la nôtre et qui à Naples encore, ne se montre que de loin. Toute la végétation tropicale les figuiers de Barbarie et les aloès gigantesques, renfermant d’une muraille infranchissable des jardins où viennent le cotonnier, le caroubier, le papyrus et la canne à sucre de véritables paradis terrestres où toutes les variétés du cédrat, du citron et de l’orange, se pressaient avec leurs fruits dorés. ; les bords de la mer couverts de palmettes, le myrte et le laurier rose en fleurs le long des chemins enfin, de. temps à autre, le grand palmier élancé dans les airs avec sa couronne de feuilles, et les grappes de dattes suspendues au-dessous. Tout cela encadré dans le détroit de Messine ; au pied de. l’Etna dont le front est couvert de neiges ;au fond de l’admirable golfe de Palerme, dont les beautés sauvages effacent pour moi les beautés si chantées de Naples.

Mais c’est surtout l’antiquité, l’antiquité grecque bien moins connue que l’antiquité romaine, c’est là ce que j’allais chercher en Sicile, et mon attente n’a pas été trompée. Partout, des restes nombreux