Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/469

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non-seulement dans les parties qui sont ouvertes aux curieux, mais dans celles où l’on fouille. La, des chapelles du troisième siècle conservent encore tous les souvenirs de la persécution : l’autel clandestin, le siège sur lequel plus d’une fois fut massacré le prêtre au milieu des mystères, les peintures symboliques de Daniel dans la fosse, des trois enfants dans la fournaise, de la colombe de l’arche, du bon pasteur, qui consolaient l’espérance défaillante des proscrits.

En même temps que nous allions étudier le christianisme dans son douloureux berceau, nous le contemplions aussi dans sa splendeur et dans sa gloire. C’est ainsi que j’ai exploré le Vatican, non comme une agrégation fortuite d’édifices dissemblables, mais comme un monument superbe où un seul esprit règne et domine au milieu de la variété de ses créations. Les musées précieux qu’il renferme, ce peuple de statues païennes rassemblées dans ses salles, c’est le cortège de captifs qui accompagne le triomphe. Les peintures qui revêtent ses murailles sont les titres ineffaçables de la victoire, ce sont des séries de fresques historiques, rattachant à l’unité de l’Eglise tous les temps, et toutes les choses humaines. La coupole de Saint-Pierre enfin, c’est le diadème de la papauté suspendu entre la terre et le ciel. Des mers qui baignent la côte d’Italie, on aperçoit en passant ce dôme colossal. D’autres fois, du haut des collines voisines on voit le soleil se coucher