Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/61

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

raison, mais parce que l’histoire est la base, et la tradition le point de départ de son système. Dans ses rangs apparaissent MM. de Chateaubriand, de la Mennais, d’Ekstein, Ballanche, de Bonald, et pour l’Allemagne, Schlegel, Baader, Stolberg, Goerres. Ils distinguent deux objets des connaissances humaines : le fini et l’infini, la vérité philosophique et la vérité religieuse ; deux manières de connaître la raison et la croyance, l’analyse et la synthèse, ou peut-être, comme parle l’Église, l’ordre de la nature et l’ordre de la grâce. Or, le fini est pressé par l’infini de toutes parts. L’infini, c’est Dieu, c’est l’A et l’Ω, le principe et la fin. D’où il suit que la synthèse est à la fois la base et le couronnement de l’humanité, et que la vérité religieuse est la source et la fin de la vérité philosophique. Sur ces données, s’élève une vaste théorie des rapports de la science et de la foi, une large explication de l’histoire. Et comme la synthèse est te fait primitif qui précède toute connaissance, comme son temps est le temps de l’enfance où la raison dort, il suit de là que la psychologie est incapable d’en approfondir la nature, d’en saisir l’étendue. Donc, c’est dans l’histoire qu’il en faut faire la recherche, l’étude ; c’est à l’histoire à nous redire l’histoire du genre humain. Ils assurent encore que le fétichisme, loin d’être le premier pas de l’humanité, est le dernier degré de la corruption que les souvenir de l’âge d’or et de la