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uns à la philosophie. Nous avons même deux ou trois de ces âmes choisies à qui Dieu a donné des ailes et qui seront un jour des poëtes, si la mort ou les tempêtes de la vie ne viennent pas les briser en chemin.

Le domaine tumultueux de la politique est en dehors de nos excursions. Mais partout ailleurs, il y a pleine et entière liberté. Aussi des questions graves s’élèvent, de jeunes philosophes viennent demander compte au catholicisme de ses doctrines et de ses œuvres, et alors, saisissant l’inspiration du moment, l’un de nous fait face à l’attaque, développe la pensée chrétienne mal comprise, déroule l’histoire pour y montrer ses glorieuses applications, et, trouvant quelquefois une source d’éloquence dans la grandeur du sujet, établit sur des bases solides l’immortelle union de la vraie philosophie avec la foi. Bien entendu que ce nesont pas des propositions théologiques, mais surtout la portée scientifique et sociale de l’Evangile que l’on discute ainsi. La lice est ouverte, et toutes les opinions, voire même saint-simoniennes, sont admises à la tribune. Toutefois, comme les catholiques sont égaux en nombre à ceux qui ne le sont pas, et que d’un autre côté ils apportent plus d’ardeur, de zèle et d’assiduité, c’est toujours en leur faveur que la victoire intellectuelle se décide. Aussi, entre eux, franche et intime cordialité une sorte de fraternité toute spéciale ; avec les autres, tou-