Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/110

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et de solliciter pour elle les lumières dont elle a besoin il lui en faudra beaucoup, si elle doit rompre avec les mauvaises traditions qu’elle trouvera établies, et nous donner enfin la première des libertés, qui est celle de servir Dieu et de faire du bien aux hommes.

Ne vous scandalisez pas trop de me voir peu au courant de ce qui vient d’exciter si fort l’attention publique et le zèle de nos amis communs. Depuis quinze jours je vis en ermite. Mais ne vous inquiétez point, mon ermitage n’a rien de trop rigoureux j’ai choisi pour ma Thébaïde les collines de Meudon ma petite cellule est bien habitée, et j’y. fais une retraite peu méritoire entre Amélie et votre chère filleule. Ou plutôt ma pénitence, c’est de ne pas rester autant que je voudrais dans mon désert, et de passer, comme je vous le disais en commençant, le tiers de mon temps à la Sorbonne et un second tiers sur la grande route. Enfin nous bénissons Dieu du bonheur qu’il nous a donné avec notre chère enfant, et nous n’aurions pas de vœux a former si nous ne voyions le chagrin dans la maison de mon beau-père. Vous voyez que je vous mets au courant de nos peines de famille, comme de nos consolations c’est assez vous dire combien tout le monde est reconnaissant de votre amical intérêt. J’ajouterai que mon frère l’abbé est venu passer quelque temps auprès de nous, et que Charles continue avec succès ses études médicales.