Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/130

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Mais une cathédrale italienne n’était pas complète au moyen âge, si elle n’avait autour d’elle tout un cortège de monuments, soit pour satisfaire à la surabondance de la piété chrétienne qui n’avait jamais fini de s’épancher, soit pour répondre à tous les besoins de la vie religieuse. Autour de l’ancienne métropole de Milan se groupaient un campanile, deux baptistères, quatre oratoires, les palais de l’évêque et des chanoines, les écoles. Autour de la cathédrale de Pise, le baptistère, la tour, l’hôpital et le Campo Santo. Mais ici le baptistère n’est point un accessoire c’est par lui-même un monument superbe, plus haut que la cathédrale, presque aussi élevé que le campanile, tel qu’il convenait enfin à une ville où affluaient les navigateurs de l’Orient, où l’on ramenait chaque année des milliers de prisonniers sarrasins, où l’on devait célébrer des baptêmes qui étaient à la fois des triomphes de l’Eglise et des triomphes de la patrie.

Une des plus grandes beautés de ces édifices, c’est la lumière qui les colore. Le soleil a échauffé et purifié leurs assises de marbre, il les a revêtues comme d’un vêtement blanc et doré, tel qu’on se figure celui des saints. Quand au 15 août, sous les feux de l’été, Notre-Dame de Pise apparaissait ainsi resplendissante, qu’on arborait au haut de la coupole le grand étendard national, le gonfalon rouge avec la croix blanche, qu’on déployait tout autour