Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/136

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nationaux, témoins de l’antique unité de l’Orient et de l’Occident, témoins de cette admirable tolérance romaine qui, en maintenant une même foi, consacre la diversité des rites ? Ils sont là pour montrer qu’une longue infidélité n’a point lassé l’espoir de Rome, et qu’elle compte toujours sur le retour des Églises séparées. De même les pénitenciers de Saint-Pierre représentent toutes les langues de l’Europe, et l’éducation commune que reçurent les peuples réunis en une seule croyance et en un seul culte.

Voici les généraux d’ordres religieux Bénédictin, Franciscain, Dominicain, Jésuite, chacun rappelle un grand siècle de l’histoire ecclésiastique, une puissance mise au service de Dieu et de l’humanité. Si cependant vous craignez que ce pontife entouré d’un si imposant cortége, porté si haut, au milieu des hommages publics de la chrétienté, ne finisse par oublier qu’il est homme, qu’il est pécheur, attendez que la procession solennelle rentre dans le chœur vous verrez le pape descendre de sa chaise triomphale, s’agenouiller devant l’autel comme le dernier des chrétiens, et réciter avec le cardinal qui dira la messe, le Confiteor en se frappant la poitrine, il semble qu’il n’ait attiré à lui tant d’honneurs, qu’il n’ait réuni dans sa personne toutes les grandeurs humaines, que pour les humilier et les anéantir devant Dieu.

D’abord je n’apercevais le pape que de loin, sur