Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

plus familièrement, plus tendrement, elles ont un air de fête de famille qui finit par me plaire. C’était bien une fête de ce genre qu’on allait célébrer. Les élèves du séminaire, au nombre d’une centaine, rangés sur la porte, attendaient en silence, mais tout rayonnants de plaisir. A huit heures et quart les cloches ont sonné, et le Pape est entré avec un cortège peu nombreux quelques officiers de sa chambre, quelques prêtres, et six gardes nobles qui se sont tenus debout l’épée nue à l’entrée du chœur. Une vingtaine de Suisses distribués dans l’église y maintenaient l’ordre. Le Pape était en mozette rouge et en soutane blanche, le chapeau rouge la main. Il s’est agenouillé sur un prie-Dieu au pied du grand autel, au milieu des séminaristes dont les files pressées encombraient le chœur. Il a dit une messe basse, assisté seulement de quatre prêtres, lentement et avec une grande piété au moment de la communion, tous les élèves sont allés deux à deux recevoir la sainte Eucharistie de la main du Saint-Père qui avait bien vraiment l’air d’un père au milieu de ses fils. Jusqu’ici tout était édifiant ; mais ce qui est devenu sublime, c’est quand le pape, en finissant de donner la communion aux ecclésiastiques, a exprimé le désir de la distribuer au peuple. Alors les gardes se sont écartés, et on a vu le souverain pontife descendre de l’autel tenant le saint Sacrement dans ses mains en même temps, un mouvement s’est fait dans la