Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/154

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blique ; où la délibération et le contrôle mutuel de cinq personnes remplacent l’arbitraire d’un censeur unique ; où sont indiqués les cas dans lesquels la publication peut être arrêtée, en sorte qu’en dehors de ces cas prévus la censure ne peut plus inquiéter les écrivains. Aussi les esprits commencent à revenir sur cette mesure et à comprendre qu’elle rentre dans la politique de Pie IX, toujours réformatrice, mais jamais révolutionnaire. C’est ainsi qu’il n’a voulu faire aucune destitution ; mais il a profité de la mort de plusieurs magistrats pour supprimer leurs places, et réduire en un seul trois tribunaux qui énervaient l’administration de la justice par le conflit de leurs juridictions exceptionnelles. C’est ainsi encore, qu’au lieu de détruire quelques ordres religieux inutiles, mais non pas scandaleux, il leur a fait défendre de recevoir des novices ; et dernièrement il a profité de l’extinction des Hiéronymites pour donner leur couvent à la congrégation enseignante des Somasques, et pour établir dans une des dépendances de cette maison un dépôt de mendicité. Tous ces traits sont d’un souverain aussi sage que bienfaisant. Je pourrais vous en citer d’autres qui sont d’un pieux évêque, d’un prêtre zélé, d’un saint : c’est là surtout ce qui nous touche de près, et Pie IX ne peut rien faire de mieux pour réconcilier le monde avec la Papauté que de laisser effacer, par moments, dans sa personne, le prince