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XXIX
A M.L.
Venise, 20 mai 1847

Mon bien cher ami, Il ne sera pas dit que ce long voyage se sera achevé sans que vous ayez reçu une ligne de moi. Je n’ai pas oublié que vous étiez de ceux qui nous serraient la main le jour du départ, et qui nous promettaient de nous accompagner de leurs bonnes prières. Assurément, je vous aurais écrit de Rome pour vous féliciter de votre nomination, mais j’attendais de mieux connaître tant de choses, dont je me plaisais a vous entretenir, et qui devaient vous intéresser. Pendant ce temps-là, un grand malheur est venu tout à coup troubler toutes mes pensées et déranger tous mes projets, Vous savez probablement que le frère de ma femme, ce beau jeune homme que vous avez vu, et dont vous admiriez comme nous la résignation, est mort le 9 mars dernier, avec tous les sentiments d’un jeune saint, mais en laissant sa famille dans une douleur inexprimable.