Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/180

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vous à tous les sanctuaires où nous irions ? Plus que jamais, cette fois, le voyage d’Italie a été pour nous un pèlerinage plein de consolations spirituelles. Nous avons passé près de la moitié de notre temps auprès des tombeaux de ces grands hommes, de ces saintes femmes, dont on croit mieux comprendre la vertu quand on voit les lieux où ils vécurent et ceux où ils reposent. Nous avons communié à la messe que l’abbé Gerbet nous a dite dans l’église de Saint-Pierre, sur la sépulture même du saint apôtre, et là, pendant plus d’une heure, nous avons pu nommer à Dieu, avec l’abondance d’un cœur ému, tous ceux que nous aimons. Nous ne vous avons pas oublié, vous en êtes bien sûr, et nous avons même fait joindre les mains à votre petite filleule, afin qu’elle priât pour vous comme elle sait. Nous sommes descendus cinq fois aux catacombes, presque toujours avec l’abbé Gerbet, qui nous en expliquait les constructions et les peintures. Il terminait ordinairement la visite par la lecture d’une homélie sur les martyrs, et par la récitation des litanies. Je ne sais rien au monde de plus émouvant que la vue de ces cimetières des premiers chrétiens, rien de mieux fait pour ramener, à la foi, pour y affermir les esprits. Nulle part on ne voit mieux l’innocence, la simplicité, l’invincible courage de l’Eglise naissante, et tout ce qui fait sentir sa divinité. Nous avons aussi parcouru et étudié les anciennes basiliques romaines,