Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/181

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bien moins détruites qu’on ne le dit communément, et dont les mosaïques, les sculptures, les inscriptions représentent si vivement les vieilles mœurs catholiques pendant les siècles appelés barbares. On arrive ainsi, par une suite de monuments, depuis le premier oratoire construit par saint Clément sur la tombe de saint Pierre, jusqu’aux modernes merveilles du Vatican, et la tradition se continue dans le marbre et dans la pierre, comme dans l’enseignement et dans la discipline. Hors de Rome, j’ai visité le mont Cassin, où j’ai trouvé la science et l’hospitalité des fils de saint Benoît. Nous avons vu, à Sienne, la maison de sainte Catherine ; à Bologne, le tombeau de saint Dominique ; à Padoue, celui de saint Antoine de Padoue, et presque toujours ces lieux vénérés ont attiré, inspiré des générations d’architectes, de peintres, de sculpteurs. Il semble qu’il suffisait d’enterrer quelque part un saint pour y faire germer tous les arts. Mais, de tant de sanctuaires, aucun ne nous a plus touchés qu’Assise, où la mémoire de saint François et de sainte Claire est si pieusement, si tendrement conservée. Je voudrais pouvoir vous peindre cette vieille et charmante ville d’Assise, posée sur une colline, dans un des plus riants bassins de l’Ombrie, et qui a gardé toute sa physionomie du treizième siècle. Je voudrais vous faire lire sur la porte la dernière bénédiction que saint François mourant donna à sa ville natale ; vous conduire ensuite à