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ou sur le lac des Quatre-Cantons ; de grandes lignes, des montagnes qui s’élèvent sur de larges bases et par des pentes douces, des transitions ménagées depuis la rive couverte de jardins jusqu’aux glaciers déserts. En général, les spectacles étranges, les beautés dramatiques de la nature, me touchent moins que ces beautés calmes, sans violence et sans bruit.

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ÉCHALLENS.
juin 1847.

Un des plus doux moments de ce voyage de Suisse, c’est la demi-heure que nous avons passée à Échallens. Nous n’avions ni calculé ni prévu cette station de notre pèlerinage. La chose s’était arrangée d’elle-même, comme tout ce qui s’arrange bien. Échallens se trouvait à moitié chemin du trajet de Lausanne à Yverdun. Je me rappelais que c’était le lieu où mon grand-père s’était retiré pendant les derniers mois de la Terreur, et dont ma mère m’avait si souvent parlé. Que n’aurai-je pas donné pour connaître la maison qu’habita ma famille! Du