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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM
IV


À M. CHARLES OZANAM


Le saint jour de Pâques 1842.


Mon cher frère,

Ce jour est trop beau pour ne pas le passer en famille. Déjà ce matin, à Notre-Dame, je n’étais pas seul. Depuis lundi dernier, chaque soir, plus de six mille hommes assistaient à la retraite prêchée par le P. de Ravignan. J’ai suivi ces admirables discours : il était impossible de rien entendre de plus élevé, de plus solide. Surtout on ne pouvait rien voir de plus beau que l’assemblée à la sortie, la foule se pressait par les trois portes pour couvrir la place. La grande basilique avec sa façade noire et ses tours majestueuses, laissant apercevoir par son portail ouvert la nef illuminée, représentait pour ainsi dire l’édifice sacré de la foi, dont les mystères aussi sont imposants et sévères au dehors, mais recèlent au dedans d’infinies clartés. Aujourd’hui une communion générale d’hommes couronnait les pieux exercices nos rangs serrés remplissaient la nef du milieu deux fois