Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/238

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de France. Il faut que les curés renoncent à leurs petites paroisses bourgeoises, troupeaux d’élite au milieu d’une immense population qu’ils ne connaissent pas. Il faut qu’ils s’occupent non-seulement des indigents, mais de toute cette classe pauvre qui ne demande pas l’aumône et qu’on attire cependant par des prédications spéciales, par des associations de charité, par l’affection qu’on lui témoigne et dont elle est touchée plus qu’on ne croit. C’est maintenant plus que jamais qu’on devrait méditer un beau passage du chapitre de l’Épitre de saint Jacques, qui semble écrit tout exprès pour le temps présent.

Parmi les occupations de cette semaine, l’une des plus graves a été de me décider sur la proposition d’un grand nombre de Lyonnais qui m’ont. offert de me porter à l’Assemblée nationale. Mon premier mouvement a été de refuser une mission si peu conforme à mes habitudes et à mes études. Cependant, après y avoir songé devant Dieu et pris conseil de ceux qui ont des droits sur ma conscience et sur mon cœur, en réunissant les conseils de ma famille et de mes amis, je me suis déterminé à un sacrifice que je ne pouvais refuser sans manquer à l’honneur, au patriotisme et au dévouement chrétien. On me porte donc a Lyon ; j’espère que je-n’y aurai qu’un nombre honorable de suffrages, et que la Providence m’épargnera la périlleuse gloire d’être représentant du peuple. Cependant, si elle m’y