Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/274

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tauration aux abîmes. Si vous saviez tes illusions, si vous entendiez le langage de quelques-uns Et je ne dis pas des vieux, qui au contraire sont les plus expérimentés et les plus traitables. Mais je dis des jeunes, des hommes d’État, de vingt-cinq à trente ans, de ceux qui dans leur ferveur ne veulent plus de transaction avec l’esprit du siècle, plus de constitution, plus de représentation nationale, plus de presse ! Le pire est que la religion soit compromise par ces insensés, par des hommes qui se font honneur de la défendre à la tribune, et qui remplissent du récit de leurs aventures les coulisses de l’Opéra.

L'Univers travaille de son mieux a l’impopularité de l’Église, en cherchant querelle a ce qu’elle a de populaire, en attaquant, par exemple, le Père Lacordaire pour réhabiliter l’inquisition. Ne trouvez-vous pas le moment. bien choisi ! Il y a deux écoles qui ont voulu servir Dieu par la plume. L’une prétend mettre à sa tête M. de Maistre, qu’elle exagère et qu’elle dénature. Elle va cherchant les paradoxes les plus hardis, les thèses les plus contestables, pourvu qu’elles irritent l’esprit moderne. Elle présente la vérité aux hommes, non par le côté qui les attire, mais par celui qui les repousse. Elle ne se propose pas de ramener les incroyants, mais d’ameuter les passions des croyants. L’autre école était celle de Chateaubriand , de Ballanche ; elle est encore celle du