Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/275

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Père Lacordaire, de l’abbé Gerbet ; elle a pour but de chercher dans le cœur humain toutes les cordes secrètes qui le peuvent rattacher au christianisme, de réveiller en lui l’amour du vrai, du bien et du beau, et de lui montrer ensuite dans la foi révélée, l’idéal de ces trois choses auxquelles toute âme aspire ; de ramener enfin les esprits égarés, et de grossir le nombre des chrétiens. J’avoue que j’aime mieux être de ce parti, et je n’oublierai jamais cette parole de saint François de Sales : « Qu’on prend plus de mouches avec une cuillerée de miel qu’avec une tonne de vinaigre ».

Mais voilà une bien longue dissertation dont vous n’aviez pas besoin, car ce point est de ceux où nous avons toujours été d’accord. Je me souviendrai toujours des sentiments de charité que vous m’inspiriez dans un temps où, sans le savoir, vous exerciez une grande influence sur moi, et où vous me faisiez beaucoup de bien. Cher ami, je. vous dois plus que je ne puis dire, mais croyez bien que j’en garde une reconnaissance infinie. Que j’ai de douceur à m’entretenir avec vous, et que je serai’heureux quand vous me donnerez de bonnes nouvelles de vous et de tous les vôtres ! En attendant, je sais que de vos souffrances aucune n’est perdue, puisque vous savez en faire la couronne de l’autre vie. Voici en quoi je devrais bien vous imiter, car je ne sais pas encore souffrir : priez pour moi.