Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/278

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oignage Serait je donc réduit, cher ami, épuisé de fatigue à trente -sept ans, réduit à des infirmités précoces et cruelles si je n’avais été soutenu par le désir, par l’espérance, si vous voulez par l’illusion de servir le christianisme ? Était-il donc sans péril de rechercher les questions religieuses, de réhabiliter l’une après l’autre toutes les institutions catholiques, lorsque simple suppléant j’avais à ménager les opinions philosophiques de ceux qui devaient décider de mon avenir quand seul j’assistais de ma présence et de-ma parole M. Lenormant assailli dans sa chaire ; quand plus tard, en 1848, l’émeute passait tous les jours devant la Sorbonne ? Si j’ai eu quelques succès de professeur et d’académie, c’est par le travail, par les concours, et non par d’odieuses concessions. Certainement je ne suis qu’un pauvre pécheur devant Dieu : mais il n’a pas encore permis que j’aie cessé de croire aux peines éternelles ; il est faux que j’aie cessé de croire, que j’aie renié, dissimulé, atténué aucun article de foi. Permettez-moi d’ajouter que si mes amis de Lyon avaient connu le dernier ouvrage que j’ai publié, et que l’Académie couronna l’année dernière, la Civilisation chrétienne chez les Francs, ils auraient pu voir que j’y attaquais précisément les historiens. les plus considérables de ce temps-ci, sur tous les points où ils se trouvaient contraires à la vérité catholique, à l’honneur de l’Église et de la Papauté.