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L
À M.DUFIEUX.
Paris, 10 août 1850.

Mon cher ami, Dugas, que j’ai eu le plaisir d’embrasser hier soir, me dit que vous vous affligez de n’avoir pas reçu de réponse à votre dernière lettre. Croyez bien -cependant que, si je ne vous ai pas écrit, ce n’est pas faute de bonne volonté, mais de loisir. En ce qui touche notre discussion religieuse et philosophique, permettez-moi de me féliciter, cher ami, de ce que nous sommes à peu près d’accord. Si nous différons sur l’appréciation de quelques écrivains comme Ballanche et Chateaubriand, nous nous entendons parfaitement sur les principes. Je crois tout comme vous que rien n’est pire que d’affadir le christianisme, en n’y cherchant que des beautés douces et flatteuses pour notre délicatesse. Je pense même qu’on a perdu beaucoup de jeunes âmes pour leur avoir fait une éducation religieuse trop molle, et ne les avoir préparées ni aux luttes ni aux sacrifices qui les attendent. Peut-être