Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/313

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tant de caractère : -il faudrait aller en Grèce pour trouver des costumes aussi pittoresques ; et faire le tour du monde avant de rencontrer une foi plus ferme, des hommes plus honnêtes et des femmes plus pudiques. Charles vous aura conté que notre curiosité sous ce rapport a été singulièrement favorisée. Nous avons eu des pardons, des luttes, des noces, et pour clore la liste de nos bonnes fortunes, vendredi dernier, en traversant le petit village de Ploneveh, nous sommes tombés au milieu d’une nombreuse compagnie qui sortait d’un service funèbre. Ils étaient superbes, trente ou quarante hommes uniformément vêtus du pourpoint bleu et de la braie noire, les cheveux longs et passaient de l’église à l’auberge voisine pour y commémorer dignement les vertus du défunt.

Mais politiquons un peu, et permettez-moi de vous communiquer deux ou trois observations qu’il ne faudrait pas faire ici trop haut. Ce sont paroles qui me pourrissent dans le ventre, comme dit Sancho, et que je veux enfin laisser sortir. J’ai trouvé sous le toit des manoirs bretons la plus patriarcale hospitalité, des vertus de famille.et des traditions d’honneur, malheureusement peu communes. Mais j’y rencontre aussi des opinions politiques bien étranges, les passions légitimistes excitées par les récits de Wiesbaden, et le programme de M. de Barthélemy accueilli avec trans-