Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/321

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travail jusqu’au fond de la province, il a trouvé moyen de me ressaisir en route, et j’avais à Morlaix non pas une petite Sorbonne, mais un vrai Collège de France, avec la plus belle moitié du genre humain dans l’auditoire. Je n’ai pourtant pas souffert de cette désobéissance à mes Hippocrates, et j’étais assez gaillard pour partir samedi dans le plus remarquable véhicule que nous ayons eu. En voyant ce vénérable équipage, un passant s’est écrié « Vraiment l’auteur de cette voiture aurait dû prendre un brevet d’invention.» Il l’aurait dû, en effet, puisque nous l’avons trouvée douce dans ce pays qu’on appelle la Montagne Noire. Enfin nous avons traversé la Bretagne dans sa largeur, de Morlaix à Hennebon, et après avoir renouvelé notre pèlerinage à Sainte-Anne d’Auray, où j’ai bien prié pour vous deux, nous voici chez notre excellent ami Francheville. J’y resterai probablement jusqu’à dimanche soir.