Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/326

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pour moi. Je me suis hâté d’écrire au ministre comme vous le désiriez mais ce qui me chagrine, c’est qu’on vous ait pris ce logement si commode, et si bien choisi pour vous fixer, ingrat, dans ce Paris où tant de vieilles amitiés ne vous fixent point. Enfin il faudra bien que vous reparaissiez avec les hirondelles, ne fût-ce que pour déménager, et nous mettrons vos manuscrits en désordre, vos hiéroglyphes au pillage, si c’est le moyen de vous forcer à revenir.

Car autrement que deviendrions-nous ? Je ne parle pas des duchesses, et des jolies auditrices qui vont se morfondre à vous attendre dans la cour du Collège de France. Je ne songe point à l’Académie française, obligée de faire deux élections sans vous peu m’importent les salons où vous portiez la science la plus solide et cependant la plus courtoise, la plus enjouée, la mieux accueillie qui fût jamais. Je parle de nous, comme un véritable égoïste c’est-à-dire du petit cercle de vos vrais amis habitués à vous demander chaque jour des Lumières et des services ; je parle de votre serviteur qui revenait de voyage avec un infini besoin de vous entretenir, avec de gros projets de travail à vous soumettre. Voici-dans ces cartons mes sténographies [1] de l’an passé, tout un livre à faire sous ce titre: Le Cinquième siècle, introduction à

  1. Voyez page 328.