Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/351

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depuis quinze jours les colonnes de vingt journaux, je voudrais croire à la durée de la République surtout pour le bien de la religion et pour le salut de l’Église de France qui serait cruellement compromise, si les événements donnaient le pouvoir à un parti prêt a recommencer toutes les erreurs de la Restauration. Je le vois de près, cher ami, je vois se former l’école qui confondit les intérêts du trône et de l’autel, je vois des hommes de bien retourner aux doctrines du Mémorial catholique de 1824, et creuser d’avance celui où le clergé se jetterait comme un torrent, si l’archevêque de Paris ne se fût mis en travers avec son mandement qui fait le désespoir des partis, mais qui sauvera peut-être le christianisme en France l’année prochaine, et qui certainement honorera l’Eglise devant l’histoire. Cher ami, nous n’avons pas assez de foi, nous voulons toujours le rétablissement de la religion par des voies politiques, nous rêvons un Constantin qui tout d’un coup et d’un seul effort ramène les peuples au bercail. C’est que nous savons mal l’histoire de Constantin, comment il se fit chrétien précisément parce que le monde était déjà plus qu’à moitié chrétien, comment la foule des sceptiques, des indifférents, des courtisans, qui le suivirent dans l’Église, ne firent qu’y apporter l’hypocrisie, le scandale, le relâchement. Non, non, les conversions ne se font point par les lois,