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LXV
À M. FALCONNET.


Orléans, 30 juillet 1851.
Mon cher cousin,

C’est bien tard venir partager ta douleur ; cependant tu me connais assez pour savoir combien devait me toucher cette triste nouvelle. Ainsi s’en vont l’un après l’autre tous ceux qui ont aimé mes pauvres parents, et nul ne leur fut plus fidèle que ton excellent père, dans leur vieillesse, dans leur solitude. Je n’oublierai jamais que ma mère était bien abandonnée la dernière année de sa vie, M. Falconnet continuait de la visiter avec une assiduité pieuse, et cette marque d’attachement m’allait jusqu’au fond du cœur. Mais ai-je besoin de rappeler tous les souvenirs reconnaissants qui me liaient à lui ? Sa figure ne se mêla-t-elle pas aux plus chères images de mon enfance ? Ne le vois-je pas encore nous menant tous deux chasser aux papillons, tantôt dans les saulées de Saint-Clair, tantôt sur le bord de la Saône, ou un dimanche soir nous