Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/365

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Du moins, s’il est décidé que nous ne nous verrons pas avant l’hiver, donnez-nous de vos nouvelles. Ne nous punissez-pas de notre silence. Dites-nous à quelle hauteur montent les tours de Keransker. Avez-vous les ennuis de la grandeur ? Avez-vous au moins toutes les consolations de la santé ? Posez-vous quelquefois la pioche et-la truelle pour reprendre le luth de Taliesin, y rajuster quelques cordes ou pour nous donner les Triades galloises dont je ne vous tiens pas quitte ? Nous espérons que madame de la Villemarqué va bien et que vos deux jolies petites châtelaines ne vous donnent plus d’inquiétudes. Quant à messire Geoffroy, ce doit être avànt peu un parfait chevalier, et bientôt nous apprendrons de lui quelque belle apertise d’armes. En attendant qu’il puisse montrer les dents aux Anglais, dites-nous s’il a fait les siennes, s’il croît, et se fortifie pour redemander un jour les clauses du contrat de la bonne duchesse Anne. Vous voyez que je n’ai rien oublié de votre Bretagne.

Veuillez en assurer les amis que nous vîmes ensemble l’année dernière, et que plus heureux vous revoyez cette année.

Que me reste-t-il, cher ami, sinon de vous embrasser avec toute la cordialité d’une vieille affection ?

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