Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/468

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dernière, quand on y a dit la messe. Il ne tient plus au sol que par l’écorce sur la moitié de sa circonférence, car le reste a été dévoré par le temps. Encore la partie conservée est-elle déchirée par de larges fentes d’un effet admirable pour un peintre. Ce tronc vermoulu, porte cependant des branches énormes qui s’étendent de tous côtés, et qui se chargent d’un feuillage épais. On dit que chaque année l’arbre du Saint est le premier à prendre ses feuilles ; au mois de décembre il en garde encore beaucoup. Je voudrais qu’on l’étayât contre la violence des ouragans qui ont encore dernièrement déraciné des milliers de pins, mais les gens du pays disent que ce serait douter de la Providence. A quelques pas de l’arbre est la maison où saint Vincent naquit, c’est celle d’une famille de paysans à leur aise et bien établis. Entre l’arbre et la maison était un oratoire à la place duquel les Lazaristes font bâtir une chapelle, petite, mais élégante ils y joindront une maison de retraite tenue par leurs missionnaires, et un hospice confié aux Sœurs de Charité. Saint Vincent de Paul y prendra plus de plaisir qu’au plus beau monument gothique. De là nous avons repris notre route, pour Notre-Dame de Buglosse trois quarts de lieue plus loin. Le pays est affreux, coupé de marais, sans culture. On arrive enfin et l’on descend dans une pauvre auberge. Tout près est l’église de Buglosse qui sera bientôt remplacée par une belle basilique byzan-