Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/537

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livre, que je dois faire votre volonté. Et j’ai dit : « Je viens, Seigneur. »

Je viens si vous m’appelez, et je n’ai pas le droit de me plaindre. Vous m’avez donné quarante ans de vie. Que les miens ne se scandalisent point, si vous ne voulez pas faire aujourd’hui un miracle pour me guérir ! A l’entrée de ma carrière, quand j’étais arrête tout à coup par une maladie de la gorge, ne m’avez-vous pas guéri, ne m’avez-vous , pas donné la joie de pouvoir publier ce que je croyais la vérité ? Enfin, il y a cinq ans, ne m’avezvous pas ramené de bien loin, et ne m’avez-vous pas accordé ce délai pour faire pénitence de mes péchés et pour devenir meilleur ? Ah ! toutes les prières qu’alors on vous adressa pour moi furent écoutées. Pourquoi celles qu’on vous fait aujourd’hui et en bien plus grand nombre seraient-elles perdues ? Mais peut-être, Seigneur, vous les exaucerez d’une autre manière. Vous me donnerez le courage, la résignation, la paix de l’âme et ces consolations inexprimables qui accompagnent votre présence réelle. Vous me ferez trouver dans la maladie une source de mérites et de bénédictions, et ces bénédictions, vous les ferez retomber sur ma femme, mon enfant, sur tous les miens, à qui mes travaux auraient peut-être moins servi que mes souffrances. Si je repasse devant vous mes années avec amertume, c’est à cause des péchés dont je les ai souillées mais quand je considère les grâces dont vous