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joli village au pied de Montenero, où petite Marie prendra les bains et moi le bon air. J’aurai l’aimable société du professeur Ferrucci, et par lui les livres de la bibliothèque de Pise, ma pourvoyeuse de cet hiver. Ma femme et mon enfant ne seront pas seules non plus, et si le beau temps nous revient, si Dieu permet que le progrès de ma guérison continue, nous pourrons passer là d’heureux moments. Le souvenir des absents n’y manquera pas, mais cette fois mêlé de l’espérance de les revoir. En effet ces deux mois d’accointance avec la mer m’ont déjà fait un bien inattendu. J’ai eu le plaisir de reprendre peu à peu la liberté, la facilité de vivre ; je fais sans fatigue de longues promenades je passe des matinées sur les écueils à contempler les vagues dont je connais maintenant tous les jeux. Les forces reviennent lentement, mais je devais m’y attendre après une si longue crise assurément si juillet et août, qui passent pour de grands médecins, veulent me bien traiter, je serai guéri cet automne.

Hélas j’avais compté voyager en Italie, et vous voyez que j’aurais fait peu de chemin, si je ne vous accompagnais tous les mois en Amérique. Présentement je reviens de la Nouvelle-Orléans où j’ai tout vu, comme à Washington, à New-York, sous la conduite du plus savant et du plus aimable guide. Figurez-vous la bonne fortune de trouver à côté de soi sur le bateau à vapeur, au débarcadère