Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 2.djvu/16

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s’occupait peu à laisser des traces de son passage et des institutions qui auraient pu sans doute nous éclairer aujourd’hui, mais aussi trahir alors la retraite des croyants ; dès cette époque donc, malgré les difficultés, maigre les périls, la question s’éclaire de lumières qu’on ne peut méconnaître, et la papauté commence à exercer son influence, selon le progrès des temps et l’accroissement des dangers.

Voilà en effet, où se trouve le développement historique, non pas dans le principe de l’autorité, mais dans l’exercice de cette autorité qui, dès les commencements, s’exprime et se montre avec une énergie singulière ; car je trouve Tertullien reprochant à un pape, son contemporain, d’avoir pris le titre de episcopus episcoporum et pontifex maximus . Ces expressions sont bien fortes, et l’une d’elles, la première, n’a pas été souvent prise par les papes des temps modernes : le titre qu’ils ont préféré, et dans lequel ils ont trouvé une garantie bien plus forte, est celui de serviteur des serviteurs de Dieu.

Plus tard, de grandes contestations s’élèvent, non-seulement en Occident, mais en Orient, et jettent un éclat qui ne permet pas le doute. Trois grandes questions agitent les esprits : la célébration de la Pâque, le baptême administré par les hérétiques, et la querelle de Denys, patriarche d’Alexandrie. Toutes les églises d’Asie célébraient la Pâque