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sidence du pape Melchiade, au tribunal qui devait juger la cause des donatistes. Les donatistes condamnes réclament un concile plus nombreux ; trente évêques se réunissent dans la ville d’Arles, en 514, et Maternus de Cologne y reparaît avec Agritius de Trèves, le diacre Macrinus et l’exorciste Félix. Les Pères de cette assemblée déclarent qu’ils ont été convoques par la volonté de l’empereur. Et en effet, quand on considère le fréquent séjour de Constantin à Trèves, et ses campagnes au bord du Rhin, on a lieu de croire qu’il avait éprouvé la sagesse des évêques de cette province, qu’il choisissait pour juges des querelles religieuses de son temps : peut-être leurs entretiens, fixant ses doutes, décidèrent la détermination qui tira le christianisme des catacombes[1].

La querelle des donatistes n’était que le prélude de cette fameuse controverse de l’arianisme qui allait mettre en feu le monde chrétien. Toute la question se réduisait à un mot : « Le Fils est-il consubstantiel au Père, ou n’est-il que semblable ? » Mais ce mot contenait toute une théologie, et la théologie toute l’économie de la société nouvelle. Les contemporains ne s’y trompèrent pas, et la

  1. Eusèbe, Hist. eccles., 1. X, cap. v. Optat. Milevit. lib. contre Parmenion cap. XXIII « Dati sunt judices Maternus ex Agrippina civitate, Reticius ab Augustoduno civitate, Marinus Arelatensis ». Hontheim, Historia Trevirensis diplomatica, t. I. Binterim, Geschichte d. d. Concilien t. I p. 345. Mansi, Concil., p. 436, 476.