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Les premières missions des Irlandais n’ont laissé que des traces incertaines ; leur caractère ne se déclare, et leur efficacité ne se fait sentir, qu’au moment de l’apostolat de saint Colomban.

Apostolat de S.Colomban.

En 590, et lorsque les mœurs chrétiennes semblaient périr chez les Francs par les désordres de s. la guerre et par la négligence des prélats, on vit paraître à la cour du roi Gontran un moine étranger. C’était un homme d’environ trente ans, d’une beauté qui attirait tous les regards. Nourri de bonne heure aux lettres divines et humaines, versé dans la grammaire, la rhétorique, la géométrie et les saintes Écritures, son savoir et sa piété avaient fait l’admiration des religieux de Bangor, parmi lesquels il avait passé sa jeunesse. Après de longues épreuves, il s’était cru inspiré d’aller, comme Abraham, servir Dieu sur une-terre lointaine. Douze moines l’accompagnaient. Le roi, touché de l’austérité de ces pèlerins, leur permit de se choisir une demeure dans ses États. Ils s’enfoncèrent donc dans les Vosges, et, à l’endroit le plus âpre et le plus désolé, sur les ruines de deux bourgades romaines, au milieu desquelles les idoles des païens étaient encore debout, ils fondèrent successivement

    Rebus gestis Caroli Magni. Au neuvième siècle, l’Irlandais Sedulius, élevé par le pape à l'evêché d’Oreto, en Espagne, écrit un traité de Concordantia Hispaniae et Hiberniae En Italie, trois grands évéques irlandais S. Frigidien (S. Frediano) à Lucques, S.Cataldus à Tarente, S. Donatus à Fiesole. Une Vie inédite de ce dernier, conservée à la Bibliothèque Laurentienne, le montre restaurant l’étude des lettres en même temps que la discipline de l’Église.