Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/143

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Emmeran, de Poitiers, vers la moitié du septième siècle, poussé par le désir d’évangéliser les païens, arriva à Ratisbonne, il trouva encore tous les vestiges de la grandeur romaine, une ville couverte de remparts, un palais, des églises, mais un peuple épris de superstitions et qui participait, le même jour, avec le même calice, au sang du Christ et aux libations des faux dieux. Les instances du duc des Bavarois le retinrent pendant trois ans, et le bienfait de sa prédication se faisait sentir dans toute la contrée, lorsqu’il mourut de mort violente. La tradition populaire entoura de circonstances merveilleuses le récit de son martyre ; l’église de Ratisbonne recueillit ses restes, mais son œuvre interrompue ne devait s’achever qu’à la fin du siècle[1].

S. Rupert.

C’est en 696, et la seconde année de Childebertill, que l’évêque Rupert de Worms, sollicité par un autre roi de. Bavière, se rendit à Ratisbonne, baptisa le prince avec un grand nombre de ses nobles et de ses guerriers, et descendit le Danube jusqu’en Pannonie, pour annoncer la foi. Puis, revenant sur ses pas, il apprit qu’en s’avançant vers le midi, dans un pays de lacs et de montagnes, il trouverait les restes de l’antique cité de Juvava, où un petit nombre de serfs d’origine romaine dispu-

  1. Lex Bajuvarior, 11, 20, 2. Vita S Eustasii. Vita Agili ap. Mabillon, Acta SS. 0. S. B., saec. 2. Vita S..Emmerani, ap Bolland., Sept 6. Rudhart, Aelteste Geschichte Bayerns, p 235, 245, 643; Eichhorn, Deutsche Staats und Rechts Geschichte, t. I, 92.