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la conjecture des antipodes, proposée par plusieurs anciens. On ne s’étonne pas de la voir accueillie de bonne heure dans les écoles irlandaises, quand les navigateurs de cette nation poussaient déjà leurs courses jusqu’en Islande, ; quand ses cloîtres n’avaient pas de légende plus populaire que celle de saint Brendan, qui avait trouvé le paradis terrestre dans une île lointaine de l’Occident, et qui mettait ainsi les imaginations sur le chemin du nouveau monde[1].

Voici ce que le christianisme avait obtenu de la Germanie à la fin du septième siècle. Trois peuples s’étaient rendus les Francs, les Alemans et les Bavarois. La religion, maîtresse des hommes, commençait à s’emparer des institutions. Ce fut alors qu’on rédigea les coutumes nationales. En s’écrivant, elles se fixaient, elles se mettaient peu à peu en lumière et en ordre. Traduites par des hommes lettrés dans la langue latine, si bien faite pour les

  1. Sur le voyage du duc Théodo, Anastase bibliothécaire, ap. Muratori,.Script. rerum Italic., t. III, 1, 154. Paul Diacon., de Gestis Longob. , IV, 44. Sur la mission envoyée par Grégoire II, Hartzheim, Concil. German. I, p 35, Vita S. Corbiniani , ap. Mabillon, Acta SS. 0. S. B., saec 3. Mabillon, Annales, II, p. 113. Canisius, Lectiones antiquae 111,2 ; Bonifacii, Epistolae, ed Wurdtwein, ep 82, p 238. La croyance aux antipodes est indiquée et combattue par Lactance, Instit Divin.III, 24, et S Augustin., de Civit. Dei , XVI, 9. et Haeres 7 p 233 et suivantes. D’Alembert (Discours préliminaire de l’Encyclopédie) rapproche la prétendue condamnation de Virgile et celle de Galilée. Rettberg, p. 233 et suivantes, établit parfaitement l’identité de Virgile accusé d’avoir cru aux antipodes et de celui qui fut archevêque de Salzbourg. Voyez aussi Moore, Hist. of Ireland, chap XIII.