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depuis le Schleswig et le Holstein. Ils habitaient aussi, en vue des côtes, les îles de Busen, de Nordstrand et d’Heligoland. Plus tard, le nom de Saxons s’étendit à la plupart des tribus de la basse Germanie ils occupaient, de l’Elbe à l’Issel, un vaste territoire divisé en trois districts, par deux lignes de retranchements. On appelait Ostphal le pays de l’est, Westphal celui de l’ouest, Engern la contrée du milieu. Ces barbares gardaient la mémoire de leurs anciennes émigrations. Ils se disaient venus du Nord, et de ces colonies de pirates qui vivaient dans les rochers de la Scandinavie. Une tradition plus savante, et par conséquent moins ancienne, les faisait descendre des aventuriers germains qui auraient suivi jusqu’au fond de l’Asie la fortune d’Alexandre, et qui, après sa mort, demeurés sans chefs, se seraient dispersés par toute la terre. Un petit nombre de vaisseaux aurait enfin touché la côte d’Hadeln, aux embouchures de l’Elbe[1]. Ici les souvenirs devenaient plus précis et prenaient la

  1. Reichard, Germanien, 41. Turner, History of the Anglo-Saxons, I. Ptolémée, Géogr., II, 2. Saxones, epi ton auxena. Cluverius, Ant. Germ., III, p. 97. Le mot phal signifie retranchement. Cf. Poeta Saxo, ad ann. 772. Wittikind, Chronic., II « Super hac re varia opinio est, aliis arbitrantibus de Danis Northtnannisque originem duxisse Saxones, aiiis autem aestimantibus, ut ipse adolescentulus audivi quemdam praedicantem, de Grœcis ; quia ipsi dixerunt Saxones reliquias fuisse Saxonici excercitus, qui, secutus magnum Alexandrum, immatura morte ipsius per totum orbem sit dispersus. » Le Chronicon Holsatiae (ap. Leibnitz. Access. histor., 12) fait descendre les Saxons d’une race d’hommes valeureux qu’Alexandre trouva en Arménie, et qui le suivit à la guerre. Même tradition dans le Sachsenspiegel, 42.