Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/243

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couleur d’un récit épique. Les navigateurs, disaiton, poussés vers la terre, la trouvèrent occupée par les Thuringiens. Ils obtinrent de ces peuples la liberté de jeter l’ancre dans leurs eaux et de trafiquer avec eux, mais en renonçant au meurtre, au pillage et à la possession du sol. Au bout de peu de temps, épuisés par ce commerce sans profit, ils commencèrent à manquer d’argent et de vivres. Un jour, il arriva qu’un jeune homme sortit de leurs navires, .mourant de faim, mais couvert d’or, paré d’un collier d’or ; et des anneaux d’or chargeaient ses mains. Il aborde un Thuringien et lui offre tout cet or pour tel prix qu’il lui plaira. Celui-ci lui propose en riant une poignée de terre en échange. L’autre l’accepte, la reçoit dans son vêtement, et se retiré joyeux vers les siens. Le Thuringien retourne dans sa tribu : on le loue d’avoir trompé l’étranger. Cependant, la nuit suivante, les hommes de mer descendent sur le rivage leur jeune compagnon les guide, semant devant lui la poussière qu’il a reçue ; et, dans. l’enceinte décrite de la sorte, ils dressent silencieusement leurs tentes. Au lever du soleil, les habitants du pays les reconnaissent, et les somment, sur la foi des traités, de retourner à leurs vaisseaux. « Nous avons payé cette terre de notre or, répondirent-ils nous la défendrons de nos épées. » La guerre s’engagea. Après de sanglants combats, les chefs des deux partis convinrent d’une entrevue où ils se rendraient désarmés. Les étrangers