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CHAPITRE VII
L’ÉGLISE


Quelles ressources et quels obstacles l’Église trouvait chez les Germains.

En achevant l’histoire de la conquête chrétienne chez les peuples du Nord, et des dix siècles de combats qu’elle eut soutenir depuis la fondation des premières églises jusqu’au renversement du temple païen d’Upsal, on peut s’étonner d’une résistance si opiniâtre, et qui semble si peu prévue. Quelles nations, en effet, paraissaient mieux préparées au christianisme, si l’on considère ce qu’il y avait de vérité dans leurs religions, de justice dans leurs lois, d’élévation dans leur poésie ? Nous n’avons pas oublié ces dogmes de l’Edda, dont il faut bien avouer l’analogie avec les traditions bibliques : une divine intelligence adorée sous trois noms, l’immolation d’un Dieu victime, le jugement des âmes. Les chrétiens eux-mêmes louaient chez les Saxons la chasteté des mœurs et la sagesse des coutumes, qui, en veillant en l’honneur des familles, pourvoyaient à la durée de la nation. Enfin les poëmes des Scandinaves ont des inspirations si