Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/353

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Francs seuls en seraient-ils incapables ? Ils sont aussi braves que les Romains, et personne ne peut dire que les Grecs vaillent mieux qu’eux. Ils sont aussi hardis, soit dans les forêts, soit en rase campagne prompts à prendre les armes, et tous soldats. Ils habitent la bonne terre qu’ils ont conquise, Ils y déploient leur puissance : c’est pourquoi ils ne seront point confondus. Leur terre est grasse si on la creuse, on y trouve l’airain et le cuivre, le fer en abondance, l’argent à satiété ; et les sables mêmes y roulent de l’or. Leurs ennemis les trouvent toujours prêts à se défendre. A peine a-t-on osé les attaquer, ils ont déjà vaincu. Aucun des peuples qui touchent leurs frontières n’échappe à leurs coups qu’en se soumettant à les servir quand -ils en ont besoin. Je sais que Dieu le fait ainsi. Tous les peuples les redoutent. Les Francs leur ont enseigné la crainte, non par la parole, mais par le glaive et par le fer acéré de leurs lances. J’ai lu dans un livre, et c’est la vérité, qu’ils suivirent Alexandre dans dix-huit combats, lorsque ce héros enchaînait le monde. Et il est écrit qu’ils se retirèrent de la Macédoine avec honneur, et que nul d’entre eux ne consentit à subir l’autorité d’un roi. Tout ce qu’ils conçoivent, ils l’accomplissent avec l’aide de Dieu ils ne font rien sans son conseil ils sont très-attentifs à sa parole. Aujourd’hui, je veux écrire l’Évangile, l’his-