Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/430

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des acteurs pour le plaisir du peuple, à plus forte raison faut-il nourrir ceux qui entretiennent la politesse dans les mœurs et l’éloquence dans notre palais. » Cette lettre reproduit l’ancienne division des études, qui faisait passer successivement les élèves par les mains des grammairiens, des rhéteurs et des jurisconsultes. En même temps, tout nous assure que des maîtres si vantés ne restaient pas seuls dans leurs chaires, et que la constitution de Valentinien continuait de régler l’admission des étudiants, les assujettissant à se faire inscrire au bureau du cens, leur interdisant les sociétés secrètes et les banquets tumultueux, les obligeant de quitter Rome quand ils atteignaient leur vingtième année. En effet, deux rescrits de Théodoric, qui permettent à de jeunes Syracusains de prolonger leur séjour, témoignent par cette exception même que l’ancienne règle subsistait, et qu’au commencementdu sixième siècle la loi s’inquiétait encore non pas de la désertion, mais de l’encombrement des écoles[1]~. il faut pénétrer à la suite d’Ennodius, de ce rhéteur devenu évêque, dans les auditoires dont il avait aimé la foule et le bruit ; il faut voir dans ses écrits les jeux d’esprit qui faisaient l’exercice et l’admiration de ses contemporains. On y retrouve tous

  1. Cassiodore,Variarum, IX, cap 21 « Ut successor scholae liberalium artium,tam grammaticus quam orator, necnon et juris expositor, comnmoda sui decessoris ab eis quorum interest sine aliqua imminutione percipiat. » Cf. I,39 IV,6.