Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/449

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gers de toutes les nations, que le roi Gontran faisant son entrée solennelle à Orléans, y fut complimenté en trois langue~, par les Latins, les Syriens et les Juifs.[1]

Fortunat.

Cette société polie et lettrée du sixième siècle, qui occupe encore les siéges épiscopaux, les sénats des villes, et qui pénètre dans la familiarité des rois barbares, n’a pas de représentant plus fidèle que le poëte Fortunat. Les historiens modernes ont fait revivre avec un rare bonheur la figure de ce disciple des écoles de Ravenne, qui, poussé par la passion des pèlerinages, entreprit en 565 de visiter les sanctuaires des Gaules, passa les Alpes, traversa les provinces des Bavarois, des Alemans, des’Francs orientaux, séjourna quelque temps à la cour d’Austrasie, et, après s’être agenouillé au tombeau de saint Martin de Tours, s’arrêta à Poitiers, retenu par l’amitié de sainte Radegonde et d’Agnès, abbesse de Sainte-Croix. On a relevé tout ce qu’il y a d’étrange dans l’intimité irréprochable, et pour ainsi dire platonique, de l’étranger avec les deux nobles religieuses, les noms qu’il leur prodigue,

  1. Gregorius Turon., Hist, X, 29. Vitae patrum, VI, 3 ; V, 46 ; Vitae Patrum, VII; Hist, VI, 7
    Gregor. Turon., Hist., IV, 47 « Hic igitur (Andarchius) Folicis senatoris servus fuit, qui ad obsequium domini deputatus, ad studia litterarum cum eo positus, bene institutus emicuit » de lit III 33 X, 15, Vita S Egidii, Bolland. 1° septembre.
    Gregor. Turon.,Hist. VIII, 1 « Et hinc lingua Syrorum, hinc Latinorum, hinc etiam ipsorum Judeorum in diversis laudibus varie concrepabat.  »