Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/488

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finements , des fictions, des contrefaçons de l’antiquité, qui s’empare des plus florissantes littératures ce plaisir vaniteux, qui tente les sociétés les plus polies, de se dégager de la toute, de se faire une langue inaccessible aux profanes, de s’entendre et de s’admirer à huis clos. Nous serons moins sévères pour les obscurs grammairiens du sixième siècle et du septième, si nous songeons aux jeux d’esprit qui inaugurèrent le règne de Louis XIV, aux Sapphos, aux Ânacréons de l’hôtel de Rambouillet, lorsque Paris s’appetait Athènes, que Vincennes se nommait Venouse, Meudon Tibur ; lorsque les précieuses n’avaient plus le déplaisir de parler comme tout le monde, et que les solitaires de Port-Royal exerçaient encore leurs élèves aux formes du syllogisme, à l’aide de ces vers que Galbungus aurait signés :

Barbara celarent Darii ferio Baralipton.
Cesare camestres festino Baroco darapti.

Quels services redit cette école.

Mais ce qu’on ne prévoyait pas, c’est que ce dernier effort de la décadence latine eût prise sur la barbarie ; c’est qu’une littérature tout occupée de dérober ses secrets aux ignorants, aux hommes de l’invasion, les attirât par ses obscurités, les attachât par ses difficultés, et, avec tout ce qu’elle fit pour les repousser, ne réussît qu’à les séduire. On s’en aperçoit déjà aux noms étrangers et tout germaniques de quelques maîtres mêlés aux Vir-